PARTICULARITÉS POUR LES ÂNES ET LES MULES
L’âne commun domestique (Equus asinus) que l’on élève et utilise partout dans le monde est issu de l’âne sauvage d’Afrique.
Bien qu’il appartienne au même genre que le cheval, Equus, il est une espèce très différente de ce dernier avec des particularités bien spécifiques.
Bien qu’il appartienne au même genre que le cheval, Equus, il est une espèce très différente de ce dernier avec des particularités bien spécifiques.
UN COMPORTEMENT ET UN MÉTABOLISME DIFFÉRENTS
L’âne, à la différence du cheval qui a évolué dans un milieu de grandes plaines herbeuses, est un animal qui vient du désert.
Il a évolué pendant des millions d’années pour s’adapter et survivre aux conditions du désert du Nord-Est de l’Afrique (Nubie, aujourd’hui Égypte et Soudan, et Somalie).
Il vit en troupeau, il est donc grégaire comme le cheval, mais du fait que la nourriture dans le désert soit rare et très dispersée, les ânes ont développé la nécessité de s’éloigner les uns des autres de façon plus indépendante, et donc d’être potentiellement encore plus vulnérables aux prédateurs. Ils sont donc d’une nature très prudente et très sensible, encore plus que le cheval, et vont avoir tendance à beaucoup plus cacher leurs faiblesses et leurs peurs dans le but de ne pas attirer les prédateurs.
C’est pourquoi beaucoup d’ânes dans la souffrance ne montreront pas de boiterie, même avec des pieds totalement difformes, et ils n’ont pas la même façon que les chevaux d’exprimer la douleur. Les signes cliniques de coliques chez l’âne par exemple sont beaucoup plus subtiles que chez le cheval : ils se limitent souvent à un manque d’appétit et un état apathique alors qu’un cheval aura tendance à se rouler, se relever et à se taper dans le ventre de manière plus expressive.
La nature « stoïque » de l’âne et le manque d’expression de signes de peur apparents par rapport à leur cousins les chevaux font que les humains ont souvent tendance à interpréter leur comportement comme de l’entêtement, alors qu’il n’en est rien.
Cette croyance est malheureusement fortement ancrée dans la culture populaire, à tel point que même la page internet actuelle de l'IFCE (Institut Français du Cheval et de l’Équitation) sur le pied de l'âne préconise des méthodes moyenâgeuses de manipulation incluant contention forcée, tord-nez et tord-oreilles ! La recette magique pour un désastre. Au contraire, sur des ânes peu manipulés, une approche où le mouvement est permis est beaucoup plus fructueuse. Il s'agit tout simplement de comprendre l'éthologie de l'âne, tout comme avec les chevaux.
Dans l’impossibilité de fuir, les ânes choisissent plus facilement que les chevaux d’utiliser leurs sabots pour se défendre, et la situation est souvent provoquée par l’inaptitude de la personne en charge à interpréter correctement les signes corporels de l’animal, ainsi que d’avoir recours trop facilement à l’entrave et à la restriction de mouvement.
Manipuler et travailler avec des ânes demande donc d’être à l’écoute de leur langage corporel, et de savoir utiliser douceur et patience.
Il a évolué pendant des millions d’années pour s’adapter et survivre aux conditions du désert du Nord-Est de l’Afrique (Nubie, aujourd’hui Égypte et Soudan, et Somalie).
Il vit en troupeau, il est donc grégaire comme le cheval, mais du fait que la nourriture dans le désert soit rare et très dispersée, les ânes ont développé la nécessité de s’éloigner les uns des autres de façon plus indépendante, et donc d’être potentiellement encore plus vulnérables aux prédateurs. Ils sont donc d’une nature très prudente et très sensible, encore plus que le cheval, et vont avoir tendance à beaucoup plus cacher leurs faiblesses et leurs peurs dans le but de ne pas attirer les prédateurs.
C’est pourquoi beaucoup d’ânes dans la souffrance ne montreront pas de boiterie, même avec des pieds totalement difformes, et ils n’ont pas la même façon que les chevaux d’exprimer la douleur. Les signes cliniques de coliques chez l’âne par exemple sont beaucoup plus subtiles que chez le cheval : ils se limitent souvent à un manque d’appétit et un état apathique alors qu’un cheval aura tendance à se rouler, se relever et à se taper dans le ventre de manière plus expressive.
La nature « stoïque » de l’âne et le manque d’expression de signes de peur apparents par rapport à leur cousins les chevaux font que les humains ont souvent tendance à interpréter leur comportement comme de l’entêtement, alors qu’il n’en est rien.
Cette croyance est malheureusement fortement ancrée dans la culture populaire, à tel point que même la page internet actuelle de l'IFCE (Institut Français du Cheval et de l’Équitation) sur le pied de l'âne préconise des méthodes moyenâgeuses de manipulation incluant contention forcée, tord-nez et tord-oreilles ! La recette magique pour un désastre. Au contraire, sur des ânes peu manipulés, une approche où le mouvement est permis est beaucoup plus fructueuse. Il s'agit tout simplement de comprendre l'éthologie de l'âne, tout comme avec les chevaux.
Dans l’impossibilité de fuir, les ânes choisissent plus facilement que les chevaux d’utiliser leurs sabots pour se défendre, et la situation est souvent provoquée par l’inaptitude de la personne en charge à interpréter correctement les signes corporels de l’animal, ainsi que d’avoir recours trop facilement à l’entrave et à la restriction de mouvement.
Manipuler et travailler avec des ânes demande donc d’être à l’écoute de leur langage corporel, et de savoir utiliser douceur et patience.
Cliquez sur les liens ci-dessous pour voir des vidéos démontrant une approche et une manipulation correcte des ânes pour effectuer leur parage, par Megan Hensley, maréchale-ferrante spécialiste des ânes (USA). Toutes ces vidéos, ainsi que bien d'autres sont trouvables sur sa page Facebook "Holistic Hooves - The Donkey Farrier".
Leur métabolisme et système digestif sont conçus pour recevoir une nourriture très pauvre, très fibreuse voir ligneuse, en petites quantités et de façon quasi-continue. Ils sont donc encore plus sensibles que les chevaux de races rustiques et les poneys à un excès de sucres et d’amidon dans leur régime alimentaire, ainsi qu’à des périodes prolongées sans aucune nourriture (2-3 heures maximum).
La seule herbe verte poussant dans nos herbages constamment arrosés d’eau est extrêmement riche par rapport à l’herbe qui pousse normalement dans le désert.
C’est pourquoi la grande majorité des ânes vivants dans les pays au climat tempéré souffre d’obésité ou de malnutrition à cause d’une nourriture trop riche. La malnutrition peut en effet arriver lorsque le taux de sucres ingéré provoque, comme chez les chevaux, un déséquilibre tel que la flore intestinale est tellement perturbée que la digestion des fibres et l’utilisation de cette énergie devient impossible.
La seule herbe verte poussant dans nos herbages constamment arrosés d’eau est extrêmement riche par rapport à l’herbe qui pousse normalement dans le désert.
C’est pourquoi la grande majorité des ânes vivants dans les pays au climat tempéré souffre d’obésité ou de malnutrition à cause d’une nourriture trop riche. La malnutrition peut en effet arriver lorsque le taux de sucres ingéré provoque, comme chez les chevaux, un déséquilibre tel que la flore intestinale est tellement perturbée que la digestion des fibres et l’utilisation de cette énergie devient impossible.
QUELLE ALIMENTATION EST ADAPTÉE AUX ÂNES ?
L’alimentation la plus adaptée pour les ânes s’avère être la paille d’orge, ayant une haute teneur en fibres et un taux bas de sucres, et semble être ce qui se rapproche le plus des qualités nutritives des fourrages qui poussent dans le désert.
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Un âne de taille moyenne d’environ 175 kg va avoir besoin de 2 à 3 kg de fourrage (poids sec) par jour. La quantité de paille d’orge devrait représenter au moins 75 %, le reste étant complémenté par du foin pendant la période estivale, et en hiver, le ratio peut descendre à 50 % de paille d’orge et 50 % de foin. (1)
Le fourrage doit être distribué de manière à ce que l’ingestion se fasse tout au long de la journée (comprendre 24 heures), donc soit en plusieurs fois, soit à l’aide de filets à foin petites mailles (4 à 6 cm) en polypropylène haute densité, soit à volonté si leur état corporel n’en devient pas trop élevé.
Comme pour les chevaux, un foin de prairie naturelle est plus adapté, et l’ensilage, trop riche, est bien entendu à proscrire.
Cette base d’alimentation doit être complémentée par des minéraux adaptés (voir page "NOURRIR"). La plupart des ânes étant en surpoids et souffrant de laminite (fourbure), le CMV Vital de Harmonie Nutrition Équine, ou équivalent, est à mon sens le plus adapté pour les ânes. Les ânes ont également besoin d’un accès permanent à du sel pur (NaCl) à lécher.
Seuls les ânes ayant des besoins énergétiques très élevés peuvent justifier d’avoir en plus de leur ration de fourrage un complément plus concentré comme des céréales : les ânes qui travaillent de façon intensive ou certains individus malades ou âgés.
En règle générale, à moins que votre âne ne paisse dans un parc rocailleux de garrigue méditerranéenne dépourvu d’herbe verte, le pâturage est à contrôler et à limiter, surtout lors des périodes à risques (printemps, automne). Voir page "FOURBURE" paragraphe "Gestion de l’herbe".
- La paille de blé peut aussi être utilisée, mais doit être réservée aux animaux jeunes et ayant une bonne dentition comme elle est encore plus fibreuse et a des valeurs nutritives plus basses que la paille d’orge. Elle peut convenir à des animaux en bonne santé ayant tendance à prendre trop de poids avec la paille d’orge par exemple.
- La paille d’avoine peut-être plus adaptée aux animaux âgés ou ayant un faible état corporel comme elle est souvent plus riche au niveau nutritif que la paille d’orge.
Le fourrage doit être distribué de manière à ce que l’ingestion se fasse tout au long de la journée (comprendre 24 heures), donc soit en plusieurs fois, soit à l’aide de filets à foin petites mailles (4 à 6 cm) en polypropylène haute densité, soit à volonté si leur état corporel n’en devient pas trop élevé.
Comme pour les chevaux, un foin de prairie naturelle est plus adapté, et l’ensilage, trop riche, est bien entendu à proscrire.
Cette base d’alimentation doit être complémentée par des minéraux adaptés (voir page "NOURRIR"). La plupart des ânes étant en surpoids et souffrant de laminite (fourbure), le CMV Vital de Harmonie Nutrition Équine, ou équivalent, est à mon sens le plus adapté pour les ânes. Les ânes ont également besoin d’un accès permanent à du sel pur (NaCl) à lécher.
Seuls les ânes ayant des besoins énergétiques très élevés peuvent justifier d’avoir en plus de leur ration de fourrage un complément plus concentré comme des céréales : les ânes qui travaillent de façon intensive ou certains individus malades ou âgés.
En règle générale, à moins que votre âne ne paisse dans un parc rocailleux de garrigue méditerranéenne dépourvu d’herbe verte, le pâturage est à contrôler et à limiter, surtout lors des périodes à risques (printemps, automne). Voir page "FOURBURE" paragraphe "Gestion de l’herbe".
PARTICULARITÉS DE LEURS PIEDS
Les pieds des ânes sont adaptés pour évoluer dans le désert, donc des terrains secs, durs et rocailleux. Ils poussent de façon continue, et à la différence des chevaux, leur sole, si elle n’est pas abrasée par beaucoup de mouvement sur un terrain dur, pousse tout autant que la paroi, et aura souvent besoin d’être parée sur des animaux ne bénéficiant pas de parages réguliers.
Vue du dessous, la fourchette remonte plus en « arrière » des talons que chez un cheval, et est normalement bien charnue, bombée et formant un vrai « coussinet » en continuité des glomes. Dure et calleuse, elle fait partie du système « d’amortissement » de l’arrière du pied et confère l’amorti et la traction nécessaire sur les terrains rocailleux difficiles. Son « apex » (pointe) prend son origine anatomique à l’arrière de la 3ème phalange à la différence du cheval chez qui elle se situe plutôt à l’avant de la 3ème phalange, ce qui donne des proportions dorso-palmaires différentes chez l’âne. |
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L’âne a normalement un arrière du pied très développé avec des cartilages collatéraux et un coussinet digital d’une taille massive par rapport à la relative petite taille de sa 3ème phalange.
Malheureusement, la plupart des ânes vivant dans notre pays ne bénéficient pas de conditions adéquates d’élevage, avec des sols trop mous, trop humides et trop peu d’espace, qui ne leur permettent pas de développer un arrière du pied sain. Il est rare d’ailleurs de voir une fourchette saine et bien développée sur nos ânes européens. A cause de cela, les pieds de nos ânes ont tendance à avoir une forme très droite, plus droite que ce qu’elle devrait être, et à monter beaucoup en talons pour compenser l’atrophie des structures de l’arrière du pied. A cause aussi de leur forme de base plus cylindrique, au contraire d’une forme de cône renversé chez le cheval, le pied de l’âne, s'il est négligé et laissé trop long va avoir facilement tendance à se « coucher » d’un coté ou de l’autre, entraînant des déformations sévères, qui peuvent provoquer à long terme des dégradations irrattrapables. La paroi des ânes semblent aussi être très sensible aux attaques bactériennes et fongiques dans nos contrées humides et souffrent beaucoup trop souvent de fourmilière et de maladie de la ligne blanche (microbes s’installant et rongeant la ligne blanche et/ou la paroi interne). Cependant ces attaques sont fortement amplifiées par une nourriture trop riche et carencée ou déséquilibrée en minéraux, une négligence d’entretien ainsi qu’un environnement malsain. Voir page "CONSEILS DE BASE". |
Encore une fois, comme pour les chevaux, mais de façon encore plus importante chez les ânes, ce qui fera la différence pour avoir des pieds en bonne santé sera de:
- Procurer un environnement de vie sain et le plus sec possible
- Procurer une alimentation adaptée physiologiquement
- Procurer un parage régulier
LES MULES
Les mules et mulets étant des hybrides issus d’une jument et d’un baudet (âne mâle reproducteur), ils sont anatomiquement, physiologiquement, et au niveau comportemental un mélange des deux, avec des individus pouvant ressembler plus à des chevaux et d’autres plus à des ânes, selon leur bagages génétiques.
Il faut donc lire les conseils donnés pour les chevaux et ceux pour les ânes, et faire une synthèse des deux pour couvrir correctement les besoins des mules. |
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Sources et références
(1) https://www.thedonkeysanctuary.org.uk/what-we-do/knowledge-and-advice/for-owners/feeding-your-donkeys
Tout ce que vous voulez savoir sur l'âne, son entretien et son bien-être (anglais) :
https://www.thedonkeysanctuary.org.uk/
Dressage et manipulation des ânes, réhabilitation d'ânes ayant eu des mauvaises expériences (anglais) :
http://www.hartshorsemanship.com/
https://www.facebook.com/holistichooves
Symposium international annuel sur le bien-être de l'âne (anglais) :
https://donkeywelfaresymposium.homestead.com/
Conseils sur la santé, l'alimentation et l'éducation des ânes (français) :
http://www.assoadada.fr/conseils/sante-alimentation-education/
Sources et références
(1) https://www.thedonkeysanctuary.org.uk/what-we-do/knowledge-and-advice/for-owners/feeding-your-donkeys
Tout ce que vous voulez savoir sur l'âne, son entretien et son bien-être (anglais) :
https://www.thedonkeysanctuary.org.uk/
Dressage et manipulation des ânes, réhabilitation d'ânes ayant eu des mauvaises expériences (anglais) :
http://www.hartshorsemanship.com/
https://www.facebook.com/holistichooves
Symposium international annuel sur le bien-être de l'âne (anglais) :
https://donkeywelfaresymposium.homestead.com/
Conseils sur la santé, l'alimentation et l'éducation des ânes (français) :
http://www.assoadada.fr/conseils/sante-alimentation-education/