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LA FOURBURE OU LAMINITE : QU’EST CE QUE C’EST, COMMENT L’ÉVITER, COMMENT LA GUÉRIR ?

QU’EST-CE QUE C’EST ?

La fourbure ou laminite est une inflammation du derme lamellaire du sabot.

Je préfère utiliser le terme de laminite, plus précis car décrivant le symptôme de base de la pathologie ( laminite = inflammation des « lamelles »), que celui de fourbure, assez vague et peu descriptif, mais j’utilise les deux pour décrire la même pathologie.

Le derme lamellaire, recouvrant la partie avant de l'os du pied  (la 3ème phalange), perd de sa cohésion du fait de l'inflammation, et se "désolidarise" plus ou moins sévèrement de son attache avec la paroi du sabot. La liaison des lamelles dermales (podophylle) avec les lamelles épidermales (kéraphylle) est mise à mal.

En conséquence, l'os de la 3ème phalange est libre de "plonger" vers le bas et d'appuyer démesurément sur la sole, et la paroi dorsale du sabot libre de pousser à un angle divergent par rapport à l'os du pied. Ces phénomènes seront plus ou moins prononcés selon la sévérité de l'inflammation et auront des conséquences plus ou moins graves selon la rapidité et l'efficacité des soins mis en place.

La fourbure est malheureusement la 3ème cause de décès chez les équidés après les coliques et les fractures.(1)

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Le derme lamellaire est la partie du sabot qui s'inflamme lors d'une fourbure. A droite les lamelles épidermales, à gauche les lamelles dermales. Illustration de Anatomy of the Equine.
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En haut pied sain, en bas pied ayant souffert de fourbure. A gauche: illustration de la rotation de l'os du pied dans la boite cornée, ou plutôt la rotation de la boite cornée autour de l'os du pied. Au milieu et à droite: déconnexion de l'attache lamellaire.
Du fait que l’inflammation a lieu dans le pied et est localisée principalement entre la paroi du sabot et l’os du pied, deux structures plutôt rigides, l’inflammation est très douloureuse quand elle rentre en phase aiguë, car elle est accentuée par le phénomène de congestion dû au fait qu’elle soit enfermée dans le sabot, très peu déformable (c’est le syndrome de confinement), et elle peut-être accompagnée d’une perte importante de circulation du sang dans certaines zones (ischémie).

LES CAUSES

Les causes de laminite sont diverses, et le véritable mécanisme physiologique de la maladie est encore, pour une bonne partie, mal compris. Cependant, on peut catégoriser les types de fourbure en 3 grands groupes suivant leurs origines physiologiques.

1. FOURBURE D'ORIGINE MÉTABOLIQUE ou ENDOCRINIENNE

Le métabolisme, par surcharge ou par défectuosité hormonale, se dérègle et finit par faire déclencher une fourbure.
C’est le type de fourbure le plus largement rencontré (80 à 90% des fourbures selon certaines estimations).(2)

On la retrouve dans les cas suivants:

  • Équidés en surpoids, au métabolisme lent (rustique), qui reçoivent une nourriture trop riche et pâtissent d'un manque d’exercice physique. Ces chevaux finissent par développer une résistance à l'insuline (c'est-à-dire que leur insuline n’est plus efficace pour la gestion du glucose au sein de l’organisme) : la résistance à l'insuline est la principale caractéristique d'un cheval atteint de Syndrome Métabolique Équin (SME), et va rendre l'équidé sujet à la laminite.
 
  • Les équidés atteints de la maladie de Cushing ou "DPIP" (Dysfonctionnement de la Pars Intermédiaire de la Pituitaire). Le DPIP est une maladie bouleversant la production d'hormones au sein de l'organisme. Il en résulte une surproduction de cortisol qui va rendre la cheval sujet à la laminite. Plus de détails sur le DPIP et le SME, sur comment les diagnostiquer et comment les soigner, plus bas sur cette même page.
 
  • Les équidés atteints des deux syndromes : SME + DPIP

2. FOURBURE D'ORIGINE ENDOTOXÉMIQUE ou consécutive à un syndrome de réponse inflammatoire systémique ("SIRS" en anglais)

L’organisme, en réaction à une maladie inflammatoire, va produire des endotoxines qui vont provoquer une inflammation du sang, qui va à son tour provoquer une inflammation dans le pied. Ce type de fourbure est, fort heureusement, beaucoup moins rencontré, car elle est souvent fulgurante et potentiellement assez dévastatrice.

Cela peut arriver quand :

  • un équidé ingère d’un coup une grosse quantité de nourriture très riche (céréales, granulés, herbe verte, fruits etc.). C’est l’exemple typique du cheval qui s’échappe dans la graineterie. Il en résulte un fort déséquilibre bactérien dans le gros intestin et une baisse du pH qui provoque la mort des « bonnes » bactéries (à Gram négatif) et une pullulation des « mauvaises » bactéries ( à Gram positif). La paroi de l’intestin devient plus perméable aux agents pathogènes et aux toxines qui vont pouvoir passer facilement dans la circulation sanguine et déclencher la fourbure.
 
  • Il y a une maladie inflammatoire telle que des colites (inflammation du colon), une entérite (inflammation de l'intestin grêle), une métrite (inflammation de l’utérus, souvent lors d’une rétention placentaire), une septicémie...
 
  •  Il y a un surdosage (ou pas sur certains chevaux sensibles, généralement ceux résistants à l’insuline) sur un traitement à base de certains corticoïdes médicamenteux tels que la dexaméthasone, ou un usage inapproprié d'anti-inflammatoires non stéroïdiens. Les glucocorticoïdes ont pour effet d'augmenter la production d'insuline. Aussi, l'effet "cocktail" d'un traitement antibiotique lourd suivi d'un traitement aux corticoïdes peut également déclencher des fourbures. On parle alors de fourbure médicamenteuse ou fourbure par empoisonnement.
 
  • Certains chevaux au métabolisme particulièrement sensible peuvent réagir aux vaccins, (réaction allergique) et déclencher une inflammation plus ou moins sévère dans le pied, qui peut être assimilée à de la laminite. Beaucoup plus rarement, des réactions aux vermifuges chimiques peuvent provoquer une fourbure par effet cascade, sur des cas d’infestations lourdes et un protocole de vermifugation non adapté.
 
  • Équidés subissant un stress intense ou trop souvent répété. Le stress a pour conséquence une augmentation de la production de cortisol dans l’organisme, qui, par effet cascade, fragilise l’attache du derme lamellaire.

3. FOURBURE D'ORIGINE MÉCANIQUE ou TRAUMATIQUE

Une action mécanique entraîne une inflammation du derme lamellaire. C'est le type de fourbure le moins rencontré, et encore une fois, fort heureusement, car elle est très difficile à prendre en charge.

Cela se rencontre chez :


  • des chevaux blessés à un membre et dont l’intégralité du poids va être reporté sur l’autre membre, de façon prolongée. Le pied sain, qui est forcé de soutenir une trop grande partie du poids de l'animal, est alors soumis à trop de forces mécaniques : la surcharge et le manque de mouvement entraine un défaut de perfusion sanguine du pied, qui  rentre alors en laminite. C'est la fourbure "de membre de soutien".
 
  • des chevaux dont les pieds sont en appui périphérique (ferrés en général) et qui sont soumis à des efforts démesurés sur des terrains trop fermes. Elle est aussi appelée "fourbure de route". Cela se voit malheureusement parfois à l’arrivée de courses d’endurance, par exemple. Cela se rencontrait plus communément dans le temps sur les chevaux de traction travaillant intensément sur route. L’attache lamellaire du sabot n’étant pas faite pour supporter à elle seule le poids du cheval, si elle est soumise à trop de contraintes mécaniques, elle rentre en inflammation et cela déclenche une fourbure. Cela peut être évité en équipant les pieds d’orthèses qui répartissent la charge entre les différentes structures du dessous du pied et soutiennent réellement celles-ci, et non pas d'orthèses qui chargent principalement la périphérie du pied (paroi), et en adaptant les efforts demandés sur les terrain durs.

COMPRENDRE ET ÉVITER LA LAMINITE

La grande majorité des crises de fourbures sont des fourbures d’origine métabolique. Elles arrivent à cause d’un déséquilibre métabolique créé par une nourriture quotidienne trop riche couplée à un manque d’exercice physique, favorisé soit par une tendance génétique à devenir résistant à l'insuline (SME), soit par un dérèglement métabolique pré-existant comme la maladie de Cushing.

Dans ces cas-là, bien trop souvent, la plupart des propriétaires réalisent que leur équidé est fourbu une fois seulement qu’ils trouvent leur animal en position campée, qui a très mal aux pieds et qui essaye de se soulager en reportant son poids vers l’arrière. L’animal est alors en pleine crise de laminite aigüe.

Le dénominateur commun de base à tous ces chevaux est un état corporel trop élevé. (3)
Pour savoir comment évaluer correctement l'état corporel de votre cheval, voir plus bas sur cette même page.


Dans les cas de chevaux souffrant de fourbure métabolique ou endocrinienne, la crise de fourbure aigüe n’est que le point culminant d’une inflammation latente chronique.

Avant d’être en laminite aigüe, le cheval souffre d’abord d’un état sub-inflammatoire généralisé, dont les symptômes vont être visibles sur les pieds, des semaines, des mois, voir des années à l’avance. Savoir les reconnaître est important pour vous mettre la puce à l’oreille, tirer la sonnette d’alarme et pouvoir corriger le tir avant d’être confronté à une crise de fourbure aigüe.

Le cheval souffrira d'abord de chorionite (inflammation des dermes du pied), puis de laminite subclinique, et en dernier lieu déclenchera une crise de laminite aigüe.
  • LA CHORIONITE aura pour symptômes : chaleur en couronne, sensibilité de la sole, perte de concavité de la sole, une ligne blanche moins serrée (une fois que la pousse de la ligne blanche est arrivée en bas, donc en général 3 à 5 semaines après la chorionite), possiblement une succession de petits cercles métaboliques sur la paroi. Le cheval a tout d’un coup beaucoup plus de sensibilité sur les terrains difficiles que ce qu’il n’avait auparavant. Cette sensibilité est souvent remarquée après une mise à l’herbe brutale au printemps, ou lors d’une repousse à l’automne. Elle peut aller et venir au fil de déséquilibres ou d'excès de glucides dans l'alimentation.
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La présence de cercles métaboliques répétés est le signe de petites inflammations à répetition.
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Une chaleur en couronne accompagnée d'une sensibilité inhabituelle du cheval à la locomotion sont signes d'une chorionite.
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Ligne blanche distendue.
  • LA LAMINITE SUBCLINIQUE, ainsi que SUB-AIGUE, aura pour symptômes : un cheval qui est souvent anormalement sensible des pieds avec un profil partant légèrement en « bec de canard », la présence de cercles métaboliques visibles et qui peuvent être plus serrés en pince qu’en talons, une ligne blanche étirée en pince.
  • Selon que l'animal a déjà souffert d'une crise de laminite aigüe ou non, le terme médical employé sera différent : "laminite subclinique" si il n'y a pas encore eu de crise aigüe, et "laminite sub-aigüe" si il y en a déjà eu une. Quoi qu'il en soit, le résultat sur les pieds est plutôt similaire, et beaucoup plus symptômatique si il s'agit de laminite sub-aigüe.


Une fois que le cheval souffre de laminite subclinique, il peut être sujet à déclencher tôt ou tard une crise de laminite aigüe si la cause de l’inflammation perdure, s’accumule dans le temps ou si un autre élément perturbateur vient faire « déborder le vase ».

Dans ces cas, un excès d'avalure (=paroi trop longue) dû à une négligence dans le parage peut grandement contribuer à l'exacerbation des symptômes, en rajoutant à l'inflammation l'effet mécanique de levier que donnera la longueur de paroi sur l'attache lamellaire du sabot.
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Des cercles métaboliques plus serrés en pince qu'en talons sont typiques de laminite sub-aigüe.
Les chevaux atteints de fourbure d’origine endotoxèmique ou traumatique déclenchent quant à eux rapidement, dans les 24 heures suivant le début de l’inflammation, directement des crises de laminite aigüe.
  • LA LAMINITE OU FOURBURE AIGUE se caractérise par une phase de douleur sévère forçant le cheval à se camper pour soulager l’avant de ses pieds. Suivant la gravité de la crise il pourra se déplacer avec plus ou moins de difficulté.
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Position campée typique de laminite aigüe.
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La contracture des muscles de la croupe et les lombaires voussées montrent que ce poney a souffert de laminite aigüe bien trop longtemps.
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The British Horse society a édité ce poster résumant les signes subtiles que l'on peut observer juste en amont d'une crise de fourbure aigüe : réticence à tourner court, un pas étriqué et raidi, report de poids d'un antérieur à l'autre, sensibilité exacerbée sur sols difficiles, un changement anormal de tempérament, réticence à donner les pieds, chaleur anormale du pied ou de la couronne, un pouls digité bondissant.
L’Échelle d’Obel (4)

L’échelle « Obel » est un système de graduation qui permet de classifier les chevaux atteints de laminite en 4 catégories suivant les symptômes qu’ils expriment.

  • Grade 1 : le cheval se tient debout sans difficulté mais à tendance à reporter régulièrement son poids d’un antérieur à l’autre. Le pas est normal, le trot est raccourci et étriqué, il a tendance à résister aux demi-tours et il reporte son poids vers l’arrière lorsqu’il les effectue. Il donne ses pieds sans difficulté.
 
  • Grade 2 : le cheval marche encore facilement mais comme « sur des oeufs ». Il arrive encore à donner ses pieds mais commence à avoir des difficultés à le faire. Sa position debout est normale ou très légèrement campée sur de très courtes périodes.
 
  • Grade 3 : Le cheval bouge plus difficilement de lui-même et résiste à donner les pieds. Il se met régulièrement en position campée. Au pas, ses postérieurs viennent rapidement au contact du sol pour soulager les antérieurs.
 
  • Grade 4 : Le cheval est prostré en position campé, le dos est arqué et la croupe basculée vers l’avant. Il ne bouge qu’avec extrême difficulté et il est impossible qu’il puisse donner un pied. Il se couche fréquemment pour se soulager.
Suivant la sévérité et la fulgurance d’une crise de laminite aigüe, ainsi que suivant le type de fourbure dont il s'agit (métabolique, endotoxémique, mécanique), les dégâts causés aux structures internes du pied seront très variables et détermineront la capacité du cheval à retrouver par la suite un sabot normal ou pas.
  • LA LAMINITE OU FOURBURE CHRONIQUE se caractérise par une forme de pied poussant très rapidement en pince, avec un profil « bec de canard » ou « babouche », présentant des cercles métaboliques convergents en pince, une ligne blanche très étirée en pince et pouvant être chargée de caillots de sang, et une sole plate, voire convexe.

Elle peut-être le résultat d’une ou de plusieurs crises de laminite aigüe qui ont détruit certaines structures internes du pied, comme elle peut aussi être le résultat d’une crise de laminite aigüe qui n’a pas été correctement prise en charge et qui dès lors s’entretient « mécaniquement », par négligence de parage par exemple, ou lorsque le cause de l’inflammation première n’est pas supprimée.

La fourbure chronique est très rencontrée chez les équidés atteints de la maladie de Cushing, étant donné que ces animaux sont en inflammation permanente. Ils nécessitent des intervalles de parage très courts (3-4 semaines maximum), et ceux dont l’inflammation ne peut pas être mise un minimum sous contrôle auront des pieds constamment déformés.

Elle est aussi très rencontrée chez les animaux souffrant de négligence au niveau du parage et d’un régime alimentaire non adapté.
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Profil en "bec de canard" prononcé.
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Sole convexe.
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Ligne blanche très étirée avec caillots de sang.
Si la cause première de l’inflammation ayant provoqué la crise de laminite est mise sous contrôle, la déformation de la boite cornée est 100 % rattrapable par un parage approprié, à condition que les structures internes (3ème phalange, derme lamellaire et derme solaire principalement) n’aient pas été irrémédiablement endommagées.

Elles sont irrémédiablement endommagées uniquement sur certains cas de fourbures très sévères et fulgurantes, ainsi que sur les cas où il y a eu négligence sur le long terme ayant entraîné une déformation du sabot sur des mois ou des années.

Cependant pour beaucoup de cas, les structures sont tout à fait aptes à produire de nouveau un sabot sain, et le problème d'échec dans les réhabilitations vient principalement d’une mauvaise prise en charge au niveau de la gestion globale du cheval (alimentation, effort, environnement) et au niveau du suivi en parage.
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Réhabilitation sur 7 mois grâce à un parage de réalignement et une meilleure gestion de l'alimentation. Photos Daisy Bicking / Daisy Haven Farm
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Récupération de concavité sur un cheval fourbu en 7 mois grâce à un parage et un régime adapté.

QUE FAIRE EN CAS DE LAMINITE ?

  • SUBCLINIQUE / SUB-AIGUE :

Si vous reconnaissez les pieds de votre cheval dans les photos illustrant la chorionite, la laminite subclinique ou la laminite sub-aigüe, et que son état corporel est égal ou supérieur à 4, mettez en place de façon prioritaire :

  • Un changement de régime : supprimer les concentrés si il y en a, diminuer ou supprimer l’herbe et/ou passer au foin, et si nécessaire, passer au « régime pour fourbus » (voir plus bas).
  • Un programme d’exercice physique régulier.
  • Un suivi en parage adapté et régulier (6 semaines maximum).
  • Et une fois votre cheval revenu à un état corporel normal, maintenez-le dans cet état!
  • Il peut également être intéressant de faire tester votre animal pour la maladie de Cushing si il a plus de 15 ans, et de le faire tester pour déterminer une éventuelle résistance à l'insuline si il présente les signes du SME. Si il s'avère résistant à l'insuline et/ou positif au Cushing, il devra être mis au "régime pour fourbus" (voir plus bas) de manière permanente.
  • AIGUE :
Une crise de laminite aigüe est une urgence vétérinaire.

1. Identifier la cause et la supprimer.

2. Mettre en place un traitement anti-douleur approprié avec l’aide d'un vétérinaire.

3. Placer le cheval, si possible, sur un sol souple et/ ou lui fixer des planches en mousse type planche de flottaison de natation scotchées aux pieds pour soulager l’appui ou lui mettre des hipposandales thérapeutiques type Easycare Cloud ou RX, spécialement conçues pour.

4. Si il est avéré que votre animal souffre de laminite induite par un syndrome de réponse inflammatoire systémique (= fourbure d'origine endotoxémique),  la cryothérapie peut jouer un rôle crucial dans la limitation de l'inflammation du pied, et dès lors, dans la préservation de l'intégrité de celui-ci. Lors de fourbure d'origine endotoxémique, on peut comparer, pour mieux comprendre,  les dégâts qui prennent place dans le pied (au sein du derme lamellaire exactement) aux dégâts qui sont consécutifs aux brûlures. Si l'on est brulé au 1er degré, la peau arrivera à cicatriser et à se régénérer facilement. Si l'on est brulé au 3ème degré, la peau ne pourra pas se régénérer et il en suivra une cicatrice permanente. Il en va de même dans le pied du cheval souffrant de laminite endotoxémique: si l'on arrive à stopper l'inflammation avant qu'elle ne dégrade trop les structures internes du pied, les conséquences seront minimes. La glace (ou le froid), par son effet vasoconstricteur va avoir un effet anti-inflammatoire et limiter le "degré de brûlure" auquel seront soumises les structures du pied.
La cryothérapie, pour être efficace, doit être mise en place au plus tôt, et même de façon préventive si l'on sait que le cheval est à risque de déclencher une fourbure endotoxémique (rétention de placenta, cheval qui s'est goinfré de grains par ex), et doit être effectuée correctement. Les pieds doivent être submergés dans un bain d'eau glacée (=avec des glaçons dans l'eau) jusqu’aux boulets au moins et jusqu'aux genoux au mieux. L’eau doit être vraiment froide (maximum 2°C), et la submersion continue (72 h maximum).
La cryothérapie n'est pas recommandée pour les chevaux résistants à l’insuline ou atteints de la maladie de Cushing (=PPID, DIPP), autrement-dit en cas de fourbure d'origine métabolique.


4. Faire intervenir immédiatement un professionnel des pieds compétent pour le parage des fourbus, qui saura faire un parage pour soulager les structures du pied et poser des protections adaptées. Respectez des cycles de parage courts, certains cas ont besoin d’un suivi très rapproché.

5. Procurer au cheval la capacité de se mouvoir dès qu'il en est capable et que l'inflammation est mise sous contrôle. Encourager le mouvement en lui procurant de l’espace sur un sol souple et/ou des sorties en l'équipant d’hipposandales avec semelles épaisses et moelleuses. Le mouvement est primordial pour l’irrigation du pied et du coup sa bonne guérison. Le mouvement est par contre délétère sur un cheval en pleine inflammation.

6. Mettre en place un RÉGIME ADAPTÉ AUX ÉQUIDÉS FOURBUS (5). Ce régime doit être mis en place en urgence et pour une durée de 2 semaines maximum pour les équidés ne présentant pas de surpoids ni de problèmes métaboliques. Pour les autres, il convient de respecter ce régime tout au long de l'année ou au moins lors des périodes à risque pour le pâturage. Pour en apprendre plus sur comment gérer le pâturage pour des équidés à risque de fourbure métabolique, voir plus bas.
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La pose de planches en mousse en urgence peut grandement soulager le cheval.
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La cryothérapie, si bien effectuée, et à temps, peut grandement limiter les dégâts aux pieds en cas de fourbure endotoxémique.
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Encourager le cheval à se déplacer dès qu'il le peut est décisif dans le processus de guérison.
LA FOURBURE COMME TOUTES LES MALADIES EST BIEN PLUS FACILEMENT PRÉVENUE QUE GUÉRIE !

 RÉGIME POUR LES ÉQUIDÉS FOURBUS, LES ÉQUIDÉS RÉSISTANTS A L'INSULINE et CEUX ATTEINTS DE CUSHING (5)

  • Les chevaux en fourbure aiguë, les chevaux présentant une résistance à l’insuline, les chevaux Cushing et les chevaux devant perdre du poids doivent être nourris avec du foin dont le taux de sucres (sucres simples et amidon compris, sur les analyses françaises, et "NSC" ou "ESC" + startch sur les analyses anglaises) ne dépasse pas 10 %. Afin de connaître le taux de sucres d’un fourrage, il est indispensable de faire faire une analyse en laboratoire. Retrouvez en bas du paragraphe un lien pour faire effectuer vos analyses de foin.

  • En l’absence de la possibilité de faire une analyse, ou si le taux de sucre est supérieur à 10 %, le foin doit préalablement être trempé dans de l’eau pendant 1/2 heure (eau chaude) ou une heure (eau froide) dans une grande bassine, puis drainé, afin que le potentiel excès de sucre soit lessivé.

  • Le foin doit être distribué à raison de 2 % du poids vif idéal du cheval, ou 1,5 % de son poids actuel si le cheval est en surpoids, par jour (ration calculée sur un poids de foin sec). Choisir la formule donnant la ration la plus élevée. Il est préférable de le distribuer à l’aide de filets à foin petites mailles (= 4 à 6 cm) afin de ralentir et d’étaler l’ingestion au mieux sur 24 heures, ou de la distribuer en petite quantité tout au long de la journée.

  • Complémenter l’alimentation avec un CMV (Complément Minéral Vitaminé) adapté pauvre en amidon, en sucre et en Fer. En l'absence de CMV et dans l'urgence vous pouvez soutenir l’organisme en apportant magnésium (3 gr pour 500 kg de poids vif) et vitamine E (2000 UI pour 500 kg) + du sel blanc de cuisine à raison de 20gr pour 500 kg de poids vif. Ceci est d'autant plus important que si le foin est trempé, il perd ses sucres mais également toutes ses vitamines, et beaucoup de ses minéraux et oligo-éléments. Le CMV doit donc être rapidement mis en place.
 
  • Mettre à disposition une pierre à lécher de sel pur NaCl
 
  • Eau à volonté
 
  • Ne pas faire subir à l’équidé de période de disette car la privation de nourriture a un effet nocif, déstabilisant l’équilibre du pH et de la flore intestinale, ce qui empire la situation.
Lien pour faire effectuer des analyses de fourrage en laboratoire.
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Analyse de foin montrant un taux de sucres inférieur à 10%.
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En l'absence d'analyse, il est nécessaire de faire tremper le foin pour réduire son éventuel taux de sucres trop élevé.
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Un CMV adapté est indispensable.
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Du sel pur à disposition
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Le pâturage au fil couplé avec une rotation régulière permet de gérer facilement les doses d'herbe ingérées et de préserver la qualité de l'herbe.
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Ce tableau récapitule la dangérosité prairiale (richesse en sucres) par rapport aux saisons et à la météo.

COMMENT GÉRER L’HERBE

Beaucoup de chevaux déclenchent des fourbures au printemps et à l’automne lorsqu’il y a des pousses d’herbe nouvelle.
Il faut comprendre que l’herbe produit beaucoup de sucres lorsqu’elle pousse via le phénomène de photosynthétisation. L’herbe de printemps en pleine croissance est donc riche en sucres.

Également, tout herbe qui subit un stress alors qu’elle essaye de croître va produire plus de sucres (6):
  • herbe sur-pâturée
  • période de gel la nuit avec soleil la journée
  • stress hydrique
  • stress nutritionnel (sol pauvre et / ou déséquilibré en nutriments)

Pour les chevaux à risques de laminite d'origine métabolique, il est donc important d’organiser le pâturage pour éviter que le cheval ne pâture cette herbe trop sucrée qui va potentiellement avoir des effets dévastateurs sur sa santé:

  • Limiter ou supprimer l’accès à l’herbe de printemps et la repousse d’automne.
  • Ne pas surpâturer.
  • Limiter ou supprimer le pâturage lors des journées ensoleillées précédées de nuits avec gel.
  • Limiter ou supprimer le pâturage lors des épisodes de sécheresse.
  • Privilégier l’accès au pâturage une fois la nuit tombée passée de quelques heures jusqu’au milieu de matinée maximum, ce sont les heures où le taux de sucre est le plus bas dans les plantes.
  • Privilégier le pâturage à l'ombre.
  • Pâturer une fois que l'herbe a passé le stade d'épiaison.

SAVOIR APPRÉCIER L’ÉTAT CORPOREL DE SON ÉQUIDÉ

Il y a cinq zones anatomiques précises à apprécier afin de déterminer correctement l’état corporel d’un équidé (3). Le fait qu’il ait un « gros ventre » n’en est pas un, et se baser sur cet unique critère peut être trompeur et reste très imprécis.

Il faut apprécier la présence de gras, par palpation :

1. Sur le chignon (sous la crinière le long le l’encolure)
2. De chaque côté du garrot
3. Dans la zone à l’arrière de la scapula (os de l’épaule)
4. Sur le plat des côtes, au milieu de celles-ci
5. A l’attache de la queue

Suite aux palpations de ces 5 zones et en suivant l’échelle d’appréciation de l’état corporel ci-jointe on peut noter précisément l’état d’embonpoint d’un équidé.

Un état corporel correct est, suivant l’âge et la race de l’équidé, compris entre 2,5 et 3,5 sur l'échelle française, ou entre 5 et 6 sur l'échelle anglaise.
LIEN OUTIL DE SIMULATION DE NOTE D’ÉTAT CORPOREL IFCE
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Silhouette selon l'état corporel. Ici à l'échelle anglaise sur 9. Correspondance à l'échelle française sur 5: 1,2=1 ; 3,4=2 ; 5,6=3; 7,8=4 ; 9=5
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Cheval obèse, possiblement SME donc résistant à l'insuline.
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Poladin, cheval agée de 29 ans, atteint de Cushing et également résistant à l'insuline, en plein forme grâce au pergolide et un régime et une activité appropriés. Source Ecir.org
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Cheval atteint de Cushing.
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Pieds fourbus chroniques, avant et après parage, de poney atteint de Cushing.

COMMENT SAVOIR SI MON ÉQUIDÉ EST ATTEINT DE CUSHING,  RÉSISTANT A L'INSULINE, OU SME ?

Ces maladies ayant une influence extrêmement importante sur les risques de développement de fourbure, il est important de savoir en reconnaitre les premiers signes, et, dans le doute, de demander à votre vétérinaire de faire tester votre animal.

Syndrome Métabolique Equin (SME), Résistance à l'insuline

Le SME n'est pas une maladie mais plutôt une intolérance à une nourriture trop riche en glucides (sucres) dû à un métabolisme très rustique, dépendant tout simplement de l'héritage génétique du cheval. Les chevaux n'ont pas évolué avec une alimentation riche en glucides et la plupart des chevaux, hormis les lignées de chevaux de sang qui ont été créés et sélectionnées pour le sport tels les Purs-Sangs Anglais et les Trotteurs, ont une génétique très rustique.
Un excès de glucides dans leur régime provoque une hausse de leur insuline sanguine, ce qui les rend "résistants à l'insuline". C'est-à-dire que leur insuline ne joue plus le rôle de régulateur du taux de glucose présent dans le sang. Ils sont en hyperglycémie et hyperinsulinémie, c'est-à-dire que leur taux de glucose ainsi que leur taux d'insuline dans le sang augmentent, ce qui peut provoquer des fourbures.

L'apparition du SME est associé à l’obésité, une nourriture trop riche et un manque d'exercice physique. Il est très fréquent chez les poneys, ânes et chevaux "d'ornements", c'est-à-dire qui ne font rien d'autre que paitre au fond du jardin.

Le SME se traite en améliorant l'hygiène de vie :
  • supprimer tout les apports de glucides dans l'alimentation, ce qui peut vouloir dire, outre de bannir céréales, concentrés, pains, fruits etc, de supprimer partiellement ou totalement l'accès à l'herbe, et de nourrir exclusivement au foin + CMV.
  • augmenter l'exercice physique. L'activité physique réduit la résistance à l'insuline. Une activité quotidienne, même modérée, peut faire la différence.

La résistance à l'insuline se teste par prise de sang  par dosage simple de l'insuline dans des conditions bien spécifiques afin d'avoir un résultat fiable, ou par test dynamique de réponse au glucose. Parlez-en à votre vétérinaire.

Maladie de Cushing ou DPIP (=PPID)

La maladie de Cushing, désignée aussi sous l'acronyme DPIP en français (Dysfonctionement de la Pars Intermédiaire de la Pituitaire) ou PPID en anglais est une maladie hormonale provoquée par un dysfonctionnement de l'hypophyse, perturbant la production de plusieurs hormones, dont l'ACTH, et ayant comme conséquence une production excessive de cortisol.

Elle touche généralement les chevaux de plus de 15 ans et peut présenter les symptômes suivants:
  • léthargie
  • fonte musculaire
  • hyper ou hyposudation
  • dépôts graisseux anormaux, notamment sur le chignon et la croupe
  • augmentation de la soif et de l'urination
  • tendance à faire des fourbures d'automne
  • sensibilité accrue aux infections et infestations
  • poils hirsutes qui ont du mal à muer en saison estivale

La maladie de Cushing se test grâce à un dosage de l'ACTH et/ou un test de freinage à la dexaméthasone. Cependant, en début d'évolution, la maladie reste difficile à diagnostiquer par tests sanguins.
Elle se contrôle grâce à un traitement à base de pergolide, mais ne se guérit pas.

Il est possible qu'un cheval atteint de Cushing soit également résistant à l'insuline, mais tous les chevaux DPIP ne sont pas résistants à l'insuline.
Tous les chevaux SME sont résistants à l'insuline car la résistance à l'insuline est une caractéristique du syndrome.

QUID DE LA PRISE EN CHARGE DU PIED FOURBU VERSION PODOLOGIE ÉQUINE Versus VERSION MARÉCHALERIE TRADITIONNELLE ?

L'approche du parage d'un pied fourbu en maréchalerie traditionnelle a tendance à vouloir laisser les talons hauts dans l'optique de soulager la traction exercée par le tendon fléchisseur profond sur l'os du pied, pour diminuer les chances de rotation de celui-ci. Elle a aussi tendance à donner beaucoup trop d'importance au rôle de portance du poids du cheval par la paroi du sabot, et donc à laisser celle-ci toujours un peu plus longue que le reste du pied.

Cependant, lorsqu'il y a fourbure, c'est bien cette structure du pied, la paroi, et son attache avec l'os du pied via le derme lamellaire, qui est enflammée. Il est donc primordial de supprimer tout effet de levier mécanique qui pourrait avoir lieu sur l'attache lamellaire via une paroi trop longue, en parant celle-ci accordement.

De plus, le rehaussement des talons ne s'avèrent nécessaire que sur des cas très spécifiques de fourbure sévères et fulgurantes, et surtout, n'est efficace que si il est utilisé temporairement, via une sandale avec talonnettes par exemple, lesquelles seront progressivement abaissées une fois l'inflammation des lamelles mise sous contrôle.

Depuis quelques dizaines d'années maintenant, beaucoup de professionnels des soins aux pieds des équidés à travers le monde, qu'ils soient maréchaux-ferrants, pareurs, podologues équins ou vétérinaires, tous spécialisés dans la prise en charge des chevaux fourbus, s'accordent à dire qu'il est plus approprié d'approcher le parage des pieds fourbus en visant à remettre à leur place toutes les structures du pied afin que les structures externes, composantes de la boite cornée, soit "ré-alignées" avec les structures internes (os, cartilages, dermes, etc...). Avec en parallèle, et selon les cas si nécessaire, une pose d'orthèses aux propriétés élastiques souples, collées et non brochées, pour soutenir confortablement l'arrière du pied, notamment la zone de la fourchette et des lacunes collatérales. 

Cette méthode de parage, dite "parage de réalignement" (7) est celle qui est enseignée et promue partout à travers le monde par toutes les organisations dévouées à la recherche et la prévention de la laminite chez les équins, telles que « The laminitis trust », « ECIR (Equine Cushing’s and Insulin Resistance group), No Laminitis ! », « ELPO (Equine Lameness Prevention Organization) Farrier school », « TLS The Laminitis Site », etc...

Elle est unanimement reconnue en podologie équine comme physiologiquement appropriée et présente un taux de réussite plus que significatif  dans le traitement des cas de fourbures.

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Schéma illustrant le réalignement de la boite cornée grâce au parage physiologique, de gauche à droite. Une fois la base d'appui des talons réalignée, on veillera à ce que la nouvelle pousse de paroi puisse descendre bien connectée le long du pied. Dessins de Karen Sullivan extraits du livre "Care and Rehabilitation of the Equine Foot", Pete Ramey 2011.
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Parage de réalignement. Évolution sur 7 mois. Photos Daisy Bicking / Daisy Haven Farm
Il est important, afin de prendre en charge correctement un cas d'équidé souffrant de laminite, de mettre en place, dans l'ordre, les soins appropriés :
  1. Contrôle de l'inflammation
  2. Contrôle de la douleur
  3. Parage approprié
  4. Orthèse appropriée

Selon l'origine de la fourbure (métabolique, endotoxémique, traumatique), et surtout selon sa sévérité (Grade Obel 1, 2, 3 ou 4), les réponses à mettre en place vont variées, et une des clés de la réussite va être la qualité du travail d'équipe entre le propriétaire, le vétérinaire et le maréchal-ferrant / podologue équin. 

Dans tous les cas, en podologie équine on considère qu'il est totalement contre indiqué de poser un fer mécanique (=en acier) sur un pied fourbu, qu'il soit fourbu aigu ou chronique.
  • En cas de fourbure aigüe, le fait de mettre le pied en appui périphérique sans soutien de la sole, de la fourchette et  des barres, est ce qui va contribuer à provoquer la bascule de la 3ème phalange à travers la sole. Aussi, il semble évident que le fait de brocher des clous dans un pied en plein inflammation est plus qu'inapproprié.
  • Le fait de persister à poser un fer, même si il est accompagné de semelles de soutien, et même s'il est ouvert en pince (fer à l'envers, fer en M etc..), continue à faire porter une partie trop importante du poids du cheval sur la paroi et donc sur l’attache lamellaire, la structure même du pied qui a subi ou subit toujours une inflammation et qui en est, de fait, fortement affaiblie. Étant continuellement sous stress mécanique, elle n’a pas de chance de guérir.
  • En cas de fourbure chronique sévère, les meilleurs résultats de confort et de réhabilitation sont obtenus avec des orthèses plastiques collées, avec couverture large et / ou un soutien en silicone de la face solaire du pied,  ou des hipposandales thérapeutiques portées 24h/24 (très efficientes, mais nécessitent beaucoup de maintenance), couplées à un intervalle court de parage de réalignement.

Dans certains cas de fourbure endotoxémique fulgurante et lors de fourbure de membre de soutien, il peut être utile de surélever préventivement et temporairement les talons grâce à une chaussure compensée en talons. L'effet recherché sera de relâcher brièvement la tension exercée par le tendon fléchisseur profond et donc de limiter la bascule de l'os du pied lorsque l'attache lamellaire est totalement détruite par l'inflammation et/ ou de ramener une perfusion sanguine correcte à l'avant du pied lorsque celle-ci y est absente. Cette technique est considérée par certains vétérinaires (8) comme étant l'équivalent d'une "ténotomie conservatrice", car l'angle de compensation de la chaussure (jusqu'à 20°) équivaut à la hauteur de mou provoquée par le relâchement du tendon lors d'une ténotomie (environ 2 cm).

La ténotomie réelle (=section) du tendon fléchisseur profond pour soigner les cas de fourbure n'est à priori pertinente que sur des cas très particuliers et rares impliquant par exemple un syndrome de réponse inflammatoire systémique ne répondant pas aux premières étapes de soins mises en place (parage de réalignement, pose d'orthèse soutenant correctement les structures de l'arrière du pied, gestion de l'inflammation, gestion de la douleur, rehausse temporaire des talons ). (8)

Elle reste cependant très controversée car elle n'offre que des résultats mitigés, et, elle est malheureusement souvent le résultat d'une prise en charge inadaptée dès le départ du cas de fourbure et est, de ce fait, fort regrettable. Elle est trop souvent associée à une vision biaisée du fonctionnement physiologique et mécanique du pied et une vision partielle omettant qu’un organisme vivant est la somme de toutes ses parts.


La très grande majorité des pieds atteints de fourbures se soignent très bien grâce à un simple parage de réalignement et l'utilisation d'hipposandales appropriées, en parallèle de la mise sous contrôle du déclencheur de l'inflammation.
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Évolution des pieds de Myrtille, ponette demi-trait de 12 ans atteinte de fourbure métabolique (surpoids et manque d'exercice physique), en 7 mois grâce à un parage de réalignement, l'utilisation d'hipposandales pour le travail, et surtout un régime alimentaire et physique adaptés. Bibliothèque personnelle.
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Un traitement efficace de la fourbure est un tout, et pas uniquement un problème de pieds. Ici le changement d'état corporel de Myrtille a été prépondérant dans sa guérison et la retrouvaille de pieds sains. Retrouvez plus de détails sur la réhabilitation de Myrtille sur ma page Facebook Anne Catzeflis Podologue Equin.
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Sources et références


(1) Épidémiologie descriptive des causes de la mort chez le cheval: résultats d'une enquête effectuée auprès des vétérinaires praticiens francophones. Leblond A., Leblond L., Sabatier P., Sasco A.J, 2001

(2) http://www.thelaminitissite.org/l-i-p-slide-show.html

(2) https://forageplus.co.uk/endocrinopathic-laminitis-dr-jaini-clougher/

(2) Karikoski et al. 2011: 
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/21696910/

(3) https://equipedia.ifce.fr/elevage-et-entretien/alimentation/nutrition-et-ration/etat-corporel.html

(3) https://simulation.ifce.fr/noteetatcorporel

(4) https://fourbure.fr/gradation-de-obel/

(5) https://www.ecirhorse.org/DDT+E-diet.php

(6) https://www.safergrass.org/

(7) http://www.thelaminitissite.org/realigning-trim.html

(8) https://thehumblehoof.libsyn.com/not-all-laminitis-is-created-equal-with-dr-debra-taylor



Plus d'infos et de ressources:

Anglais:

Site de Equine Cushing's and Insuline Resistance group.

https://www.ecirhorse.org/

Site de "The Laminitis Site"
http://www.thelaminitissite.org/

Site de Hoof Rehab / Pete Ramey
https://hoofrehab.com/LaminitisUpdate.html

Site de Anatomy of the Equine / Paige Poss
www.anatomy-of-the-equine.com


Interview de Debra Taylor, docteur vétérinaire spécialisée dans la prise en charge de chevaux atteint de laminite
https://thehumblehoof.libsyn.com/not-all-laminitis-is-created-equal-with-dr-debra-taylor

Article dans The Horse sur l'utilisation des AINS
https://thehorse.com/155468/nsaids-helpful-harmful-horses/

Article dans The Horse sur la laminite
https://thehorse.com/115185/making-sense-of-laminitis/

Français:
Site de Remco Sikkel sur la fourbure
http://fourbure.fr/

Articles du Laminitis Site traduits en français
http://www.thelaminitissite.org/articles-en-francais
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