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COMMENT HÉBERGER MON CHEVAL CORRECTEMENT ?

Un hébergement adapté aux besoins du cheval est essentiel à le garder en bonne santé.

Le cheval a trois besoins physiologiques vitaux : une alimentation à base de fibres (voir article "NOURRIR"), le mouvement et les contacts sociaux.
Le mode d’hébergement procuré doit pouvoir répondre correctement à ces 3 besoins.


Du fait de son évolution en tant que herbivore et proie dans les milieux de grandes plaines, le cheval s’est doté d’un corps et de pieds adaptés à un besoin de mouvement quasi permanent pour trouver sa nourriture et à un besoin de fuite rapide et efficace en ligne droite pour échapper aux prédateurs.

Il a par conséquence évolué pour être exclusivement grégaire, c’est-à-dire vivre en troupeau de façon permanente, afin d’assurer la sécurité des individus par rapport au danger de la prédation. Son schéma de vie et sa construction sociale sont entièrement basés sur une vie partagée avec d’autres congénères de la même espèce.

LE MOUVEMENT

Le corps et les pieds du cheval sont le résultat d’une sélection pour un mode de vie nomade, constamment en mouvement, passant d’une touffe d’herbe à l’autre afin d’ingérer les kilogrammes de végétation nécessaires à son alimentation.

Les pieds sont conçus pour que dès le premier jour de sa vie, le poulain puisse suivre sa mère et parcourir les kilomètres rythmant la vie du troupeau. Leur pousse est continue pour répondre au phénomène d’abrasion contre le sol.
L’arrière du pied, siège de toutes les structures permettant la distorsion du pied et l’absorption des chocs, se développe d’autant plus qu’il est stimulé. Le coussinet digital, mou à la naissance, va grossir et s’épaissir au fur et à mesure des sollicitations qu’il reçoit, et produire du fibro-cartilage, le transformant en un tissu épais, dense, ferme et élastique. (1)
De même pour les cartilages collatéraux, ils vont s’épaissir et se renforcer à chaque pas du cheval. Une stimulation quotidienne sur terrain ferme dès le plus jeune âge va donc permettre au pied de se développer en conséquence. (1)

Sur des pieds sains ayant bénéficié d’une stimulation appropriée, l’arrière du pied représente normalement plus de 60 % du volume de la boite cornée.(2)

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Radiographie d'un pied plutôt bien développé. Extrait de l'étude sur l'arrière du pied équin de Taylor, Cooner, Wilhite, Hathcock & Ramey, 2009. (2)
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Même pied passé au CT Scan et IRM afin d'imager le coussinet digital et les cartilages collatéraux. Ils représentent ici 159 % du volume de la 3ème phalange, soit par extrapolation grosso-modo 67 % du volume du pied.
Un poulain qui évoluera principalement sur des terrains mous et ne bénéficiera pas d’assez d’espace lors de sa croissance, comme dans une stabulation paillée par exemple, ne développera pas un aussi bon arrière du pied qu’un poulain qui aura bénéficié de beaucoup d’espace et de kilomètres parcourus sur des terrains fermes.
La digestion du cheval, comme beaucoup d’autres mammifères (dont l’humain), est stimulée par la marche, les mouvements favorisant et entretenant le bon transit des aliments au travers du tube digestif.

Les coliques, premières causes de mortalité chez le cheval, sont beaucoup associées à un mode d’hébergement en boxe privant le cheval de mouvements suffisants, et sont favorisées par une alimentation insuffisamment basée sur les fibres et trop riche en concentré (céréales, granulés).

LES CONTACTS SOCIAUX

Le cheval étant un animal profondément grégaire, il a besoin d’avoir des contacts physiques directs avec d’autres animaux de la même espèce pour son équilibre psychique et son éducation aux rapport sociaux. La présence d’au moins un autre cheval/ poney avec un cheval/poney est indispensable, de même que la présence d’au moins un autre âne avec un âne.

Les ânes et les chevaux n’appartiennent pas à la même espèce. Ils ont une sociologie différente. Mélangez un troupeau d’ânes et de chevaux et ils resteront chacun de leur côté, formant chacun leurs groupes familiaux et menant chacun leur vie. Il est évident que la compagnie d’un âne à un cheval est préférable à aucune compagnie, et est mieux que la compagnie d’une chèvre ou d’une autre espèce d’herbivore. Mais l’idéal est d’avoir au moins deux individus de la même espèce.


En Suisse, pays où les lois sur le bien-être animal ont toujours un train d’avance, il est interdit de détenir un équidé seul. (3)
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L’hébergement du cheval doit pouvoir respecter ces 2 besoins physiologiques fondamentaux que sont le besoin de mouvement et le besoin de contacts sociaux, en plus de respecter le premier besoin physiologique du cheval qui est une alimentation à base de fibres (voir page «NOURRIR»).

QUELS TYPES D'HÉBERGEMENTS SONT APPROPRIÉS ?

Les stalles, boxes individuels et stabulations comme mode d’hébergement permanent ou principal sont donc à proscrire totalement.

Le paddock ou boxe / paddock individuel peut être une solution acceptable dans des cas particuliers (sorties travail quotidiennes), et si les chevaux sont au contact d’autres chevaux de façon mitoyenne.

Le plus adapté est d’héberger son cheval en pâture ou paddock, le plus grand est le mieux, avec au moins un compagnon de la même espèce. Des groupes de 3-4 individus et plus sont d’autant plus dynamiques.

Sur de petites surfaces, des solutions simples existent pour transformer un petit enclos en un habitat promouvant la mobilité des équidés :
  • L’aménagement de base à faire est d’éloigner au maximum la source d’eau avec la source de nourriture, afin d’encourager les allers-retours d’un bout à l’autre de la parcelle.
  • Espacez également les râteliers et filets à foin les uns des autres s'il y en a plusieurs.
  • Aussi, l’installation de « pistes » de manière basique est très simple et stimule beaucoup le mouvement.

LE SYSTÈME DE " PISTES "

L’aménagement de « pistes » au sein de votre parcelle à l’aide de couloirs de clôtures d’environ 3 à 6m de large est la manière la plus efficace et adaptée d’encourager un maximum de mouvement sur une surface restreinte.

Ce concept est connu sous le nom de « paddock-paradise » (4) ou « équi-piste » (5). Il est modulable à l’envie et peut s’adapter à n’importe quelle situation topographique.


En général on clôture tout au long de la périphérie de la parcelle, les chevaux évoluant dans ce couloir. L’éloignement de l’eau et de la nourriture, l’effet troupeau ainsi que des zones de rétrécissement et d’agrandissement stimulent le mouvement et assez rapidement les chevaux créent leurs propres « pistes » sur lesquelles il marchent beaucoup. Le milieu de la parcelle est préservé pour permettre à l’herbe de pousser, pour la récolter ou la faire pâturer au fil pendant la saison.

Cela permet d’éviter le sur-pâturage d’un maximum de surface, et d’équilibrer nourriture ingérée et activité physique.
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Ce mode d’hébergement est le moyen indispensable pour garder en bonne santé les chevaux :

  • qui ont tendance à trop grossir et qui ne peuvent bénéficier d’exercice physique régulier
  • qui sont résistants à l’insuline et dont l’ingestion en herbe doit être monitorée
  • qui sont en convalescence ou à risque de fourbure métabolique
Le système d’équi-piste est relativement facile à mettre en place de façon basique.

Il peut être perfectionné et amélioré en installant des obstacles et des devers pour stimuler les chevaux à plus d’exercice, et en créant des zones de passage sur des surfaces variées.



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LA QUALITÉ DU SOL

Le pied du cheval a la capacité de s’adapter à l’environnement dans lequel il vit ou celui dans lequel il effectue le plus de mouvement. Un pied qui vit constamment sur une surface moelleuse sera adapté à cette surface et aura par conséquence besoin de protections pour évoluer sur des surfaces plus dures comme des chemins caillouteux. C’est exactement le même principe qu’une personne qui marche souvent pieds nus sera plus à l’aise à se déplacer sans chaussure qu’une personne qui ne les enlève jamais, car elle développera plus de peau caleuse sous ses pieds.

On renforcera donc les pieds des chevaux en apportant dans leur cadre de vie les mêmes surfaces sur lesquelles on souhaite les faire travailler.

Et on gardera en tête que le meilleur terrain pour les sabots des chevaux et leurs articulations est un terrain à la fois souple et ferme. Ni trop profond, ni trop dur, ni trop humide, il laisse en général de magnifiques empreintes de pieds où l'on peut deviner que toutes les structures du dessous du pied sont stimulées : fourchette, barres, paroi et sole.

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Aussi :

  • Une zone profonde (10-15 cm) de petits graviers ronds est souvent très appréciée car les chevaux y trouvent un soutien des pieds complet et totalement personnalisable, sur lequel ils aiment se reposer. Ces zones de graviers sont reconnues pour stimuler et faire développer rapidement l’arrière du pied, du fait de leur souplesse et de leur texture.
 
  • Il peut aussi être nécessaire suivant la qualité des sols de stabiliser certaines parties de votre terrain pour garder un sol sec et porteur, au moins aux zones de nourrissage et aux zones de repos/couchage. L’humidité et la boue sur de longues périodes ne sont pas idéales pour les pieds des chevaux, mais ne sont généralement pas un problème si les chevaux ont une nutrition adaptée leur permettant d’avoir une bonne qualité de corne.

  • Ce qui est un problème par contre est la boue et ou l’humidité couplées aux excréments : aucun animal n’est conçu pour stationner dans ses excréments : l’acidité de l’urine additionnée des bactéries et champignons se développant dans les crottins est un cocktail très puissant pour attaquer la corne et la peau des chevaux. Les équidés qui évoluent sur des surfaces souillées ont systématiquement des problèmes d’infection et de pourriture des pieds, qui ne pourront se régler qui si l’hygiène du sol est rétablie. Vous pourrez utiliser tous les produits possibles et inimaginables que vous voulez, la pourriture sera toujours gagnante. Un effort doit donc être fait pour garder les surfaces où stationnent les chevaux propres de leurs excréments.

BESOIN D’ABRIS OU NON ?

La présence d’abris manufacturés n’est pas indispensable, et très dépendante de votre région et climat.

En règle général, les chevaux ne cherchent pas tellement à s’abriter de la pluie ni de la neige, mais plutôt du vent. Pour cela, la présence d’abris naturels tels que arbres et haies ou talus peut suffire.

En été, les chevaux aiment surtout s’abriter des insectes en stationnant sur des zones de terre battue, à l’abri d’arbres ou aux endroits de courants d’air, et en se positionnant tête-bêche avec leurs compagnons pour se chasser mutuellement les insectes avec leur queue.
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Des arbres, un bosquet ou une haie procurent l'abri contre le vent que les chevaux recherchent.
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En été un compagnon pour chasser les mouches et une zone d'ombre ou de terre battue suffisent.
Si l’environnement ne procure pas de tels abris, il peut être nécessaire d’installer un abri à 2 ou 3 cotés maximum, (la fuite au sein de l’abri doit être possible pour les animaux dominés, et la circulation s’y faire fluidement sans risque d’accident), qui sera utilisé comme coupe-vent en hiver et abri anti-insectes en été.

Les chevaux sont à la base des animaux très rustiques. Les élever dans des conditions de sur-protection les rend plus fragiles.

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Sources  et références


(1) Bowker RM, The Concept Of The Good Foot : an evolution and significance in a clinical setting, extrait de « Care and Rehabilitation of the Equine Foot », Ramey Pete 2013

(2) Evaluating soft tissue composition of the equine palmar foot with computed tomography, magnetic resonance imaging and 3-D image reconstruction, Auburn University AdamW.Cooner, D.Ray Wilhite, John T.Hathcock, Pete Ramey, Ivy Ramey, Debra R.Taylor 2009
Lien de la présentation:
https://podologie-equine-libre.net/wp-content/uploads/2015/03/palmarfootstudy8-21-09.pdf

(3) https://www.admin.ch/opc/fr/classified-compilation/20080796/index.html


(4) http://alter-equus.org/paddock-paradise/

Livre "PADDOCK PARADISE : Une approche naturelle de l'hébergement du cheval", Jaime Jackson

(5) http://www.equi-pistes.fr/

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